Les déchets plastiques constituent entre 60% et 80% des débris marins et sont "l'un des problèmes de pollution les plus répandus au monde affectant nos océans et nos voies navigables", selon l'ONU.
Au cours des 60 dernières années, la production et les déchets de plastique ont considérablement augmenté, dans le cadre d'une crise mondiale des déchets dont les moteurs ont inclus une urbanisation rapide, une consommation croissante dans les pays à revenu élevé et faible et une production accrue de produits « jetables ». En effet, la grande majorité des plastiques ne sont pas recyclés en fin de vie, ce qui fait que cette multiplication en production se traduit par une multiplication des déchets nocifs. De l'extraction des matières premières jusqu'à la pollution des océans par le plastique, les plastiques représentent l'échec d'un système économique linéaire principalement basé sur les combustibles fossiles.
Un problème aussi complexe et ancré dans nos sociétés et nos économies nécessite des solutions qui répondent à la nature intersectorielle du problème et reposent sur des cadres durables et respectueux de l'environnement qui offrent des solutions permanentes et les changements profonds dont nous avons besoin.
Pour ceux qui découvrent les problèmes de déchets, l'incinération, la gazéification, la pyrolyse et l'arc plasma peuvent sembler attrayants. Mais les expériences de notre réseau dans les pays du monde entier ont montré que ces approches sont au mieux une distraction des vraies solutions, et au pire une source de graves pollutions climatiques et toxiques. En tant que membre de Mouvement Break Free From Plastics, nous savons qu'il ne s'agit pas seulement de gérer le problème. Il s'agit de l'empêcher en premier lieu.
L'incinération - y compris la gazéification, la pyrolyse et l'arc plasma - n'est pas une solution viable pour la pollution plastique et est nocive.
- Dangereux pour la vie marine et la santé humaine. La combustion de plastique et d'autres déchets libère des substances dangereuses telles que des métaux lourds, des polluants organiques persistants et d'autres substances toxiques dans l'air et des résidus de cendres. L'expérience des quelques installations de gazéification, de pyrolyse et d'arc plasma à l'échelle commerciale qui ont effectivement traité des déchets solides municipaux (par opposition au traitement d'autres matériaux) montre que ces approches peuvent émettre les mêmes polluants que les incinérateurs à combustion de masse. Ces polluants contribuent au développement de l'asthme, du cancer, des perturbations endocriniennes et du fardeau mondial de la maladie. Organismes polluants persistants voyagent sur de longues distances et finissent par se déposer dans l'océan et les calottes glaciaires polaires, où ils peuvent s'adsorber sur d'autres débris marins plastiques et microplastiques, se bioaccumulant le long de la chaîne alimentaire, menaçant la santé marine et humaine.
- Les nouvelles technologies d'incinération sont sujettes à l'échec et inefficaces pour éliminer la pollution plastique. De nombreuses entreprises prétendent chauffer le plastique pour le transformer en pétrole ou en énergie à l'aide de nouvelles technologies d'incinération telles que la gazéification, la pyrolyse et l'arc plasma. Pourtant, malgré leurs affirmations impressionnantes, ces technologies ont échoué à plusieurs reprises dans un pays après l'autre. Ils peuvent aussi être exorbitants. Dans de nombreux pays côtiers d'Asie - où les problèmes de pauvreté, de décharge à ciel ouvert et le manque d'infrastructures et de services de gestion des déchets contribuent au rejet de quantités importantes de déchets plastiques dans les océans - le fonctionnement coûterait entre 5 et 53 milliards de dollars par an. des incinérateurs à grande échelle construits selon les normes européennes de santé et de sécurité - qui permettent toujours la libération de polluants dangereux de déchets plastiques dans l'air et dans les résidus de cendres.
- Les options à plus petite échelle et moins chères soulèvent de nombreuses questions supplémentaires: quels types de filtration de la pollution sont fournis ? Que deviennent les toxiques filtrés ? Les sites de combustion sont-ils surveillés pour les émissions? Si du carburant fabriqué à partir de plastique est utilisé hors site, comment le contrôle est-il possible ?
- Mauvais pour le climat et les océans. Le plastique est un matériau à base de pétrole, et lorsqu'il est brûlé, c'est comme n'importe quel autre combustible fossile : il libère de la pollution climatique. Cela conduit à son tour à une élévation du niveau de la mer, à une toxicité accrue des océans et de l'air et à la destruction des récifs coralliens et d'autres formes de vie marine. Selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, la combustion des plastiques est notamment la pire approche de gestion de la fin de vie des plastiques du point de vue climatique. Les incinérateurs de gazéification, de pyrolyse et de plasma sont encore moins efficaces pour générer de l'électricité que les incinérateurs à combustion de masse, et complètent souvent les déchets avec du charbon et d'autres combustibles fossiles afin de produire de l'énergie. Le changement climatique est une menace majeure pour nos océans et la santé marine.
- Violer les principes de justice environnementale. Les incinérateurs causent des injustices environnementales dans les communautés où ils sont construits, qui portent le fardeau disproportionné de la pollution de l'air et des cendres toxiques. Ces endroits – souvent dans le sud du monde ou les communautés de couleur dans le nord du monde – sont également touchés de manière disproportionnée par le changement climatique auquel contribuent les incinérateurs. Partout dans le monde, les gens développent de vraies solutions à notre crise des déchets et climatique, basées sur les principes du zéro déchet et de la justice environnementale. Pour plus d'informations, consultez notre blogue sur le pouvoir des solutions communautaires au plastique dans les pays du Sud.
Solutions de pollution plastique :
Zéro Déchet + Refonte
Les solutions les plus rentables, fiables et éprouvées pour la pollution marine plastique immédiate se trouvent dans les modèles zéro déchet qui sont déjà mis en œuvre dans de nombreuses villes à travers le monde. Les approches communautaires de séparation et de collecte décentralisées des déchets, de récupération accrue des ressources, de compostage, de recyclage et de réduction des déchets ont ouvert des opportunités économiques à des millions de travailleurs des déchets et sont maintenues à des coûts qui ne représentent qu'une fraction de ce qu'il faudrait pour construire n'importe quel incinérateur . Il est maintenant temps de soutenir l'expansion des pratiques durables de zéro déchet pour lutter contre la pollution marine plastique et s'éloigner des fausses solutions telles que l'incinération des déchets plastiques, la gazéification, la pyrolyse et l'arc plasma.
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